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combien qu'il ne fut ni maladif ni âgé, demanda au Roy la permission de prendre un coadjuteur en son evêché, pour en faire les fonctions en son absence et défaut, et principalement pour ce qu'il étoit conseiller de Sa Majesté en son conseil privé; et nomma pour coadjuteur le docteur Saint-Germain, theolbgal de l'Eglise de Paris, et pensionnaire du Roy, pour le fait de sa conscience (0 ; lequel lui fut accordé par le Roy et le Pape, étant homme de bonnes mœurs et doctrine. On disoit que l'évêque de Paris lui donnoit deux mil écus de pension, et avoit pratiqué cette coadjutorie pour sauver son evêché à l'un des enfans du maréchal son frere, ayant opinion que l'un des mignons du Roy le lui vouloit voler. Ledit Saint - Germain résigna sa prébende théologale à Jean Prevost, curé de Saint-Severin, qui la prit, retenta curia domini Severini.
En ce même tems, François de Rosieres, archidiacre de Toul, sujet du duc de Lorraine (-), ayant été par commandement du Roy envoyé à la Bastille pour son li­vre intitulé Stemmatum Lotharingie ac Barri ducum, tomi septern y dans lequel il avoit employé plusieurs choses contre la verité de l'histoire et l'honneur des roys de France et de la France, et même du Roy, fot le 26 d'avril, par le chevalier du guet, gouverneur de la Bastille, amené devant le Roy, assisté d'un grand nombre de princes, chevaliers et seigneurs de son con­seil, étant il se mit à deux genoux, implorant la miséricorde de Sa Majesté. Le Roy, à la requête de la
(0 Pour le/ait de sa conscience : Le Roi l'avoit choisi pour confesseur. — (-) Sujet du duc de Lorraine: II étoit né sujet da Roi. U demanda pardon en présence de plusieurs princes et seigneurs, entre lesqneb étoient le cardinal de Vaudemont, les ducs de Guise et de Mayenne.
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